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			 Le bonheur dépend de notre capacité intérieure à
			coïncider avec le cours du monde lequel est déterminé entièrement. La douleur vient du refus de cet ordre des choses tel qu'il est établi, ou de l'aveuglement qui consiste à se donner plus de liberté que l'on en possède
			véritablement. 
			Quelle que soit notre attitude, nous sommes
			déterminés par un destin sur lequel nous n'avons aucun pouvoir. 
			Notre seule liberté consiste donc à y consentir puisque nous nous
			n'avons rien d'autre ; nous n'avons
			pas le choix de l'éviter. Ce consentement apporte la paix de l'âme – l'ataraxie –
			qu'aucun affect ne peut troubler. 
			Le temps qui nous est imparti est considéré à
			tort comme étant trop court. Ce n'est pas la vie qui est trop courte
			mais le sentiment qui nous reste quand on l'a gaspillée à mille
			occupations futiles. Le temps d'une vie est comme une fortune ; bien
			employée, même petite, elle fructifie ; mal employée, même
			colossale, elle est facilement dilapidée. Il importe donc de ne pas
			perdre inutilement
			notre temps de telle sorte que notre vie écoulée
			nous paraisse bien remplie ; c'est ainsi qu'elle nous semblera
			suffisamment longue. 
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